El capitalismo ha formulado su tipo ideal con la figura del hombre unidimensional. Conocemos su retrato: iletrado, inculto, codicioso, limitado, sometido a lo que manda la tribu, arrogante, seguro de sí mismo, dócil. Débil con los fuertes, fuerte con los débiles, simple, previsible, fanático de los deportes y los estadios, devoto del dinero y partidario de lo irracional, profeta especializado en banalidades, en ideas pequeñas, tonto, necio, narcisista, egocéntrico, gregario, consumista, consumidor de las mitologías del momento, amoral, sin memoria, racista, cínico, sexista, misógino, conservador, reaccionario, oportunista y con algunos rasgos de la manera de ser que define un fascismo ordinario. Constituye un socio ideal para cumplir su papel en el vasto teatro del mercado nacional, y luego mundial. Este es el sujeto cuyos méritos, valores y talento se alaban actualmente. (Michel Onfray)


domingo, 1 de mayo de 2011

LA MULTITUDE (2010)

(Aldo Cardoso, Cochabamba, 2000)


Nous sommes comme eau. Une goutte seule passe inaperçue. Elle glisse sur la mousse. Elle tombe par terre et disparait vers les entrailles de la terre.

Nous sommes ainsi. Nous parcourons les ombres. Nous nous glissons par les fentes des rochers. Nous joignons nos trajets. Nous franchissons les grottes. Nous rassemblons dans les voûtes des profondes cavernes.

Nous sommes ainsi. Nous avançons unies dans un seul corps. Puissantes et versatiles, nous jaillissons brusquement à la clarté tout en rugissant dans les torrents et aucun rocher ne peut s'opposer à notre force.

Et, pourtant, à notre pas renait dans les prés la verdure et pousse avec elle une infinitude de fleurs, les arbres des forêts se couvrent de tendres feuilles nouvelles et dans les vergers montrent les bourgeons des fruits qui seront doux et savoreux.

Nous sommes ainsi. Una personne seule passe inaperçue. Les seigneurs l'ignorent. Ils méprisent sa force. Et la vie en solitaire s'écoule en silence craignant. Mais quand c'est la multitude qui avance unie, ils tremblent parce qu'ils se sentent faibles et craignants.

Nous sommes ainsi. Unis par nos parcours, nous sommes la multitude qui les intimide. C'est pour ça qu'ils voudraient nous contenir, diviser, canaliser et isoler selon leurs convenance. Ils voudraient, à leur profit, que nous restassions comme les eaux dormantes, dans un monde devenu putride et malsain. Mais alors, toujours, nous jaillissons en rugissant brusquement à nouveau a la clarté, avec une force irrésistible devant laquelle ils savent qui’ls sont impuissants, et leurs murailles s'écroulent et tout leur monde d'oppressions se détruit jusqu'à les fondements.

Et, pourtant, quand les jours de la colère et la dévastation restent en arrière, et nous glissons librement, nous amenons aussi la beauté du printemps à tous les coins de la Terre.

Nous sommes ainsi. Comme eau. Humble et invincible. Vraiment puissante.

(Texte intégré dans l'installation Los guerreros del agua d'Aldo Cardoso, présentée dans le contexte de l'exposition collective Aigua, un mostra fotogràfica, Amics de les Arts i Joventuts Musicals, Terrassa, 2011. Traduction de Pep Julià.)

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