Quand nous
parlons avec nos vieillards sur les années de la guerre, parfois, trop
fréquemment, la conversation se concentre sur des images imprécises du topique,
ou sur les restreintes de l'expérience simple individuelle, déformées de plus
par l'éloignement sur le temps ou par un point de vue qui dans ses origines a
été conçu sous la perspective toujours déformeuse d'un regard infantile.
Loin de ces
deux cas, nous essaierons d'approfondir un peu dans le sujet des
collectivisations avec Federico Marín, militant cénétista né à Enguera
(Valence) le 1902 et arrivé à Terrassa en 1915.
La Commission de statistiques et
d'orientations économiques
—Quelle fonction a cette Commission et quel degré d'influence a-t-elle
sur les collectivisations?
—Sous la
supervision d'un compagnon technicien dans la branche industrielle, cette
Commission élabore des plans de fabrication. Ces derniers, une fois approuvés
par les assemblées de travailleurs, sont mis en pratique par les conseils
d'entreprise. Ainsi, l'autonomie des collectivisations est absolue ; les assemblées
décident de l'orientation et de la gestion générale, en acceptant ou en
rejetant ces plans ou différentes initiatives pouvant provenir de n'importe
quel ouvrier.
—Y a-t-il un
nombre d'heures de travail fixe pour les entreprises collectivisées?
—Quarante heures par semaine; ce nombre est
parfois dépassé, le plus rarement possible. Il nous arrive aussi de travailler
la nuit ou les dimanches, selon les circonstances.
—Comment détermine-t-on le niveau des
salaires? Ont-ils été gelés? Etes-vous payés en espèces?
—Le système d'avant la révolution est maintenu;
la différence de salaire se fait en fonction de la catégorie de travail;
toutefois, tous les salaires augmentent. Nous sommes rémunérés en argent,
quasiment jamais avec des produits d'échange.
—Quelles sont les transformations au
niveau de la Sécurité sociale? Des organismes de secours ont-ils été créés?
—Non, aucun organisme nouveau n'est créé mais
les services hospitaliers de la ville sont dans un bon état général. En revanche, il
y a eu un effort considérable pour lutter contre les accidents de travail, qui
a donné des résultats très positifs. En cas d'arrêt maladie, le salaire est
payé intégralement. L'avortement devient légal, dès lors qu'il est pratiqué de
façon médicale.
—Dans certaines usines,
il y a eu des comités de contrôle. En quoi consistent-ils et en quoi se
différencient-ils des conseils d'entreprise?
—Dans les
entreprises où les patrons demeurent en poste après le 19 juillet 1936 (très
peu), et pour ceux qui ne sont pas accusés de connivence avec le fascisme, les
comités de contrôle —uniquement pour les entreprises employant moins de 100
ouvriers— sont mis en place. Leur fonctionnement n'est pas en soi très
différent de celui qui existe dans l'ancien régime patronal. Le patron continue
d'être le responsable au niveau de l'administration et de la direction de
l'entreprise mais la nouvelle formule donne le droit au comité de contrôler les
différentes opérations décidées pour le fonctionnement de celle-ci et de
s'opposer à ce qu'il considère comme anormal, préjudiciable ou inopportun. En
cas de conflit entre le patron et le comité de contrôle, il est résolu par le
comité de liaison CNT-UGT ou par le conseil économique municipal. Par ailleurs,
ces entreprises, au même titre que celles qui ont été collectivisées,
bénéficient de l'approvisionnement en matières premières.
La Commission de statistiques et
d'orientations économiques
—Quelle fonction a cette Commission et quel degré d'influence a-t-elle
sur les collectivisations?
—Sous la
supervision d'un compagnon technicien dans la branche industrielle, cette
Commission élabore des plans de fabrication. Ces derniers, une fois approuvés
par les assemblées de travailleurs, sont mis en pratique par les conseils
d'entreprise. Ainsi, l'autonomie des collectivisations est absolue ; les assemblées
décident de l'orientation et de la gestion générale, en acceptant ou en
rejetant ces plans ou différentes initiatives pouvant provenir de n'importe
quel ouvrier.
—Y a-t-il un
nombre d'heures de travail fixe pour les entreprises collectivisées?
—Quarante heures par semaine; ce nombre est
parfois dépassé, le plus rarement possible. Il nous arrive aussi de travailler
la nuit ou les dimanches, selon les circonstances.
—Comment détermine-t-on le niveau des
salaires? Ont-ils été gelés? Etes-vous payés en espèces?
—Le système d'avant la révolution est maintenu;
la différence de salaire se fait en fonction de la catégorie de travail;
toutefois, tous les salaires augmentent. Nous sommes rémunérés en argent,
quasiment jamais avec des produits d'échange.
—Quelles sont les transformations au
niveau de la Sécurité sociale? Des organismes de secours ont-ils été créés?
—Non, aucun organisme nouveau n'est créé mais
les services hospitaliers de la ville sont dans un bon état général. En revanche, il
y a eu un effort considérable pour lutter contre les accidents de travail, qui
a donné des résultats très positifs. En cas d'arrêt maladie, le salaire est
payé intégralement. L'avortement devient légal, dès lors qu'il est pratiqué de
façon médicale.
—Dans certaines usines,
il y a eu des comités de contrôle. En quoi consistent-ils et en quoi se
différencient-ils des conseils d'entreprise?
—Dans les
entreprises où les patrons demeurent en poste après le 19 juillet 1936 (très
peu), et pour ceux qui ne sont pas accusés de connivence avec le fascisme, les
comités de contrôle —uniquement pour les entreprises employant moins de 100
ouvriers— sont mis en place. Leur fonctionnement n'est pas en soi très
différent de celui qui existe dans l'ancien régime patronal. Le patron continue
d'être le responsable au niveau de l'administration et de la direction de
l'entreprise mais la nouvelle formule donne le droit au comité de contrôler les
différentes opérations décidées pour le fonctionnement de celle-ci et de
s'opposer à ce qu'il considère comme anormal, préjudiciable ou inopportun. En
cas de conflit entre le patron et le comité de contrôle, il est résolu par le
comité de liaison CNT-UGT ou par le conseil économique municipal. Par ailleurs,
ces entreprises, au même titre que celles qui ont été collectivisées,
bénéficient de l'approvisionnement en matières premières.
No hay comentarios:
Publicar un comentario